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09 décembre 2006

MZungu

Etranger curieux voguant de port en port

Exilé dans la patrie de ses semblables

Battant les flots, foulant les sables

Au regard des hommes cherchant les accords

A la frénésie des corps mêlant son âme

Destins croisés, misères devinées

Visages pluriels, forces de vie ravinée

Couleurs bigarrées des hommes et femmes 

Silences intérieurs cris de la vie

Souffrances perceptibles regards rieurs de vie

Joies indicibles estomacs noués

Petits bonheurs coeurs débordants 

Intestins vides dehors enjoués

Ames avides interrogations du dedans

Rythmes effrainés danse mémoire

Houle du soir éternel départ

 

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Cape Town, 2006

29 novembre 2006

CHAM

Un reportage que j'ai happé il y a quelques temps, dans mes moments perdus où je me perds devant la télévision. Les "Classes à Horaires Aménagés en Musique". Ca fait partie des bonnes idées qu'il est rare de se voir développer, mais combien de temps cela durera-t-il, en ce monde où tout ce qui n'est pas directement ou rapidement productif, ou financé par un "sponsor" qui en tire un intéret quelconque, est voué dans un deuxième temps à filer aux oubliettes... Ah, si le monde pouvait mêler l'art, la création, à la science et àa la réflexion publique.

Mais je rêve, comme Martin.

26 novembre 2006

Clan des girafes

Des amateurs ?

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24 novembre 2006

Ananas en boîte

Une vielle conserve d'ananas traînait. Nous l'avons ouverte. A manger avant que la date ne soit passée. Ca faisait des années que je n'avais pas mangé des ananas en boîte. Ca n'a aucun goût. Insipide. Flotteux plutôt que juteux. Pâlots, même pas jaunes. Tranches mollasses qui s'écrasent comme du caoutchouc sous la dent. Non, je suis bien content d'avoir la chance de manger des vrais ananas frais, juteux, croquants, coupés en bon quartiers bien fermes sentant le soleil et savoureux à merveille, surtout les petits.

23 novembre 2006

Marcher

J'avais pris une résolution, il y a plus d'un mois, celle d'aller à pied, au chant des oiseaux le matin, et de revenir, avec le vol furtif des chauve-souris à la nuit tombante. J'étais bien décidé, mais au fond de moi même un peu sceptique sans doute. Mais ça tient. Et mieux que ça, j'aurais maintenant du mal à m'en détacher. Prendre la voiture me rebute. Ma pauvre petite clio reste là, jalouse, tous les matins, à me regarder détaler, guilleret malgré la brume intellectuelle du matin. Et quand j'arrive en bas, au carrefour embouteillagé, alors là, je jubile. Je jubile de ne pas être coincé dans une carcasse métallique, d'être libre de mettre un pied devant l'autre en devisant sur notre monde. Quelquefois, un voisin ou un collègue s'arrête pour m'offrir généreusement, apitoyé, de m'héberger dans son engin motorisé. Mais que nenni ! Je signe et je persiste, malgré les airs surpris et narquois, naîfs qui me répondent. Le moment que je préfère, c'est le soir, au retour. La dépense physique occasionnée par la remontée des quelques 150 mètres de dénivellé finit par me faire passer de la paresse (bien évidente à deviner quand on finit une journée comportant assez souvent bien des péripéties) à l'enthousiasme d'avoir mêlé plaisirs du corps et de l'esprit.

19:55 Publié dans Coin perso | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : vive la vie

22 novembre 2006

Mon nom est Tsotsi

Les townships d'Afrique du Sud. Un gamin de moins de 20 ans chef de gang, orphelin. Johannesburg. Choc de 2 mondes. Celui où l'on se bat par tous les moyens pour survivre, et celui on l'on se barricade pour préserver ses privilèges. Mais des ponts entre les 2 mondes se laissent parfois bâtir. A l'occasion par exemple d'un vol de voiture, dans lequel il y a un bébé....  Mon nom est Tsotsi, magnifique film. Si vous avez l'occason, ne le ratez pas.

19 novembre 2006

Terres du passé

 La sueur lui coulait en fontaine dans le creux du dos. Il s’était attaqué au défrichage du carré juste avant le lever du soleil, espérant avoir bien avancé quand ce dernier arriverait à la hauteur du morne. La tâche était ardue pour un homme seul, et il mettrait probablement plusieurs jours à dégager cette partie de terrain plat et rouge comprise entre les bananiers et le manguier. Les goyaviers, bringelliers sauvages, la vigne marron, et autres plantes envahissantes avaient formé leur habituel tissu végétal s’imbriquant jusqu’à hauteur d’homme et enfonçant ses racines dans la terre appauvrie par l’absence chronique d’arbres pendant quelques siècles. Judex s’arrêta, s’appuyant sur le manche de sa pioche. Ses muscles lui faisaient mal. Il sentait l’effet des deux heures de travail qu’il avait dû fournir. Il jeta son regard devant lui sans ne rien voir d’abord que le fonds confus de ses pensées. Il ne savait plus si elles avaient un ordre quelconque. Le bleu des ondes, au-delà du rideau vert, apportait des remous profonds et tendres, indéfinissables, à sa méditation. Depuis longtemps déjà, il était fasciné par le cheminement, ou plutôt le non cheminement habituel de ses propres pensées, qui lui faisaient l’effet de nuages regroupés en masses compactes et homogènes, ou, à l’inverse effilochés et courant, fuyant vent et marées. Dans son esprit alternaient les réminiscences du passé, proche et plus lointain, les préoccupations immédiates engendrées par les nécessités de la vie quotidienne, et les soucis actuels occasionnés par le départ de son ami. Les contorsions métaphysiques que ses neurones avaient l’habitude de faire depuis longtemps passaient par les impressions étranges liées à l’entremêlement des images de ce XXIème siècle qui avait voulu rompre avec son prédécesseur.
L’instant d’avant, il était dans un état de quasi transe, remuant la glèbe encombrée de souches, rhizomes, et stolons, tout son corps ramassé pour cette unique tâche et mettant en léthargie son esprit anesthésié par le travail physique. A peine le labeur arrêté, le voilà qui de nouveau faisait voguer son âme au gré de méandres tortueux, faisait s’entrechoquer des trains de réflexions inattendues ou familières, douces ou saumâtres voire aigres, amenant les images du passé en transparence sur le présent. Et, inévitablement, le vertige de l’avenir lui mordillait le bout du coeur. Les nuages s’étaient formés à l’est et gagnaient le long du littoral. Il se laissa aller à suivre quelques minutes le plus gros d’entre eux, poussant devant lui son ombre, tache de couleur sur le bleu-vert écrasé par le soleil du nord. Un autre, au dessus de lui, lui permit de retirer quelques instants son chapeau et d’éponger les gouttes perlant de son front et de sa nuque. Il aurait certainement du mal à continuer encore longtemps. La chaleur était trop forte déjà, étouffante d’humidité. Seule, une petite brise permettait un minime réconfort, bien trop peu fréquent pour être appréciable. En contrebas, on devinait à peine les quelques cases de Bois-Rouge dont la présence était attestée par la réverbération de quelques tôles. Il avait hâte maintenant de découvrir la grotte au contenu mystérieux dont lui avait parlé Amilcar. Empoignant de nouveau l’outil, il entreprit d’avancer encore un peu dans le défrichage, s’acharnant sur l’entremêlement sauvage dont l’inextricabilité n’était qu’une impression. Son esprit restait occupé. Notamment par les confidences récentes d’Amilcar après sa décision apparemment brutale de quitter le village. Comment celui-ci allait-il pouvoir vivre dans la jungle qu’était devenue la ville? Et pourquoi quitter un endroit où vivaient les seules personnes qu’il connaisse, un endroit où la loi des hommes ne subsistait que dans les indispensables rapports d’entraide, loin de toute velléité de domination ou de gain ? Judex se souvenait trop de ces temps pas si lointains où l’argent était devenu la seule raison d’avancer dans la vie, et la convoitise le seul moteur...
 

17 novembre 2006

8 heures, parvis de l 'église

Soleil du matin. Parvis de l'église. Embouteillages. Enfants à cartable à dos et à parent à la main. Cimetière. Vendeurs de fleurs. Moineau picorant une miette égarée. Huits heures. La clche sonne, un seul coup. Un seul coup ? Pourquoi pas 8 ?

14 novembre 2006

La tête dans les nuages

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Au dessus de la mêléée
Broutons, broutons
De notre hauteur savourons
La tête dans les nuées
Les délices de ce monde 
Ignorons la teneur de la foule d'en bas
Ne nous laissons pas arrêter
 Par de menus sentiments
Allons vivons loin
De ces basses considérations
 
(Clan des girafes au long cou) 
 

01 novembre 2006

Royal de luxe

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Merci à kti, à qui je me permets d'emprunter ce cliché de la petite Géante.

Royal de Luxe. Pas encore vu. Pas encore pu dégusté leur passage dans les grandes villes où ils jettent leur dévolu, faisant tout arrêter, battre à leur rythme pendant quelques jours. Ils viennent de passer au Havre et je les ai encore loupé. Dans ces cas là, heureusement que d'autres tellement accros qu'ils ne peuvent le rater, en parlent et nous font profiter un peu de la magie de leur création : visitez le blog de kti, le déplacement en vaut la chandelle !

22 octobre 2006

Crépuscule


 
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Avant le crépuscule

Soleil couchant

Retraite de la lumière

Chant des passereaux

Fredouillis du vent

Feuillages légers

Pensées à la rescousse

Réflexions profondes

Fermentation de l'esprit

Moment sacré

Refuge de la paix

Intériorité de l’extérieur revivifiant

Se fondre dans l’environnement

18 octobre 2006

Le temps palpable

Il ya des moments privilégiés où le temps se décompresse, se désentortille. Rien de tel pour cela que de sortir, dépoussièrer les photos rangées, soigneusement ou non dans des cartons. Les souvenirs que vous croyiez ensevelis, effacés, oubliés, viennent soudainement vous titiller, aussi frais et clairs que ceux d'hier ou de ce matin. Souvenirs pas seulement d'images, mais aussi de sons, de voix, de sentiments, d'émotions, d'odeurs, d'interactions, ... Le temps est ainsi, inconsistant sur l'évocation du moment, lointain, sans concrétisation, choses révolues comme si elles n'avaient jamais existées. Temps pourtant tellement palpable dans ces moments de replis salvateurs où tout vous revient, et toujours tellement là, à vous toucher le coeur prêt à être renversé, chamboulé par cette révélation du passé vous faisant aller vers l'avenir. Le passé nous construit, le présent est à happer, l'avenir est l'existence pleine du présent.

08 octobre 2006

Accordéon

La semaine dernière, j'ai repris mon accordéon. Un accordéon diatonique. Dépoussiéré, j'ai repris contact avec lui, essayé d'improviser quelques notes et accords. Ca me manquait, j'avoue. Quel plaisir. Et depuis, un peu tous les jours, histoire de me réacclimater aux touches au tiré-poussé, d'être emporté à nouveau dans les bonheurs et avatars de la"création" musicale, à mon petit niveau d'amateur qui n'a jamais vraiment bien connu la musique. Mais j'aurais aimé être musicien. On ne peut pas tout faire, mais savoir déjà un peu, c'est déjà beaucoup.

07 octobre 2006

Sleeping beauty

Nous sommes allés au théâtre. Ce n'est pas si fréquent, et pourtant... Que c'est bon ! Surtout quand l'actrice, pendant 1 heure, réalise une telle prestation. Sleeping Beauty, version 21ème de La Belle Au Bois Dormant. Naissance et enfance en milieu difficile, du côté de l'Angleterre, dans un quartier délaissé des milieux bourgeois, vie et bonheur de petits riens, rêve du grand amour, accident ...Tellement universelle. Texte magnifique, mi français, mi-anglais. Une seule actrice, Colette Garrigan, qui fait agir les paroles, les lumières, la musique, les pantins, les objets, les tissus. Si vous avez la chance de pouvoir tomber dessus, n'hésitez pas.

04 octobre 2006

Kwassa kwassa

Anjouanais faisant le va et vient en kwassa kwassa entre leur île et Mayotte la française. Femmes enceintes ne rêvant que d'une chose: faire naître leur enfant à Mayotte, de façon à avoir une chance qu'il soit naturalisé français plus tard, qu'il ne soit pas soumis à la même galère qu'elles et leurs familles. Voyages dangereux en bateau pour atteindre l'île convoitée, se cacher, trouver un travail au noir, être l'objet de ségrégation raciale de la part des mahorais, se faire dénoncer et être arrêteé, être reconduite sur Anjouan, attendre de pouvoir revenir, recommencer... Recommencer, et vivre quand même mieux à Mayotte, même si exploités par les mahorais à être payé 3 fois moins, voire ne pas être payé. Familles éclatées entre les 2 îles, la vie est trop dure à Anjouan, pas de travail, peu de resources pour vivre et manger. Combien de temps va-t-on tenir avec le problème de Mayotte et des Comores toutes proches ? 16 000 clandestins par an et ça s'amplifie. La solution n'est elle pas ailleurs que dans l'interdit et la fermeture ? Aberrations de nos temps modernes.